JAPON du 25 avril au 5 mai 2009

Nous sommes en famille (2 adultes et 3 jeunes). 1US$=100yens

Jakarta Tokyo :
www.jal.com pour vols directs
Pass train :
http://www.japanrailpass.net Attention :pass trains à acheter avant d’arriver au Japon, sinon, on paye plein pot et ça revient beaucoup plus cher. 15 jours adulte 45100 yen/pax enfant 22550 yen soit environ pour notre famille environ 2000US$.

Résas hotels par internet ou skype avant de partir. Paiement en cash ou par visa sur place.

A Tokyo : Hotel Asia kaikan, http://www.asiacenter.or.jp 6000 yen /pers 2 ch. avec S de B à l’occidental, petit dej inclus. Paiement Visa
A Yamanakako : Guest House Tea Time,
http://gh-teatime.com/english/e.htm 6500 yen/pers pour 2 ch. avec petit déj. Paiement cash
A Kyoto : Ryokan Sanso à Gion
http://www.kyo-yado.com/kiyomizusansou/english.html (marqué ds le guide du routard) tel 75-551-3152 (pour réserver) 5500 yen/pers, 2 ch. Tatamis avec SdB commune à tout le ryokan, sans petit déj. Paiement cash
A Hiroshima : Ryokan Sansui,
http://www.jpinn.com/inn/13-3.html 10500 yen/ ch 3 pers, 7500 yen/ch. 2 pers. Tatamis avec SdB commune à tout le ryokan, sans petit déj. Paiement Visa
Transport sur place : avec le pass train, on ne peut pas prendre les trains les plus rapides (Nozomi) mais c’est qd même rapide (lignes shinkansen)…
Metro a Tokyo : entre 160 et 200 yen le trajet
Bus Tokyo-Yamanakako : 2h de voyage, 8500 yen/pax
Transfert Yamanakako Mishima en voiture : 1000yen/pax
Tram à Hiroshima : 150 à 250yen /pax selon le trajet
Ferry Hiroshima-Miyajima : compris dans le JR pass
Telecabine Miyajima : 1800 yen /pax
Taxi : environ 700 yens dès qu’on entre puis après ça montre très vite. Il faut compter entre 1000 et 2000 yen/course. A tokyo, ils trouvent les adresses grâce à leur GPS avec les n° de tél. Ailleurs, c’est plus aléatoire.

Restos au pif. Sites à voir avec aide du guide bleu Japon. Paiement des entrées sites sur place.

Samedi 25 avril : Tokyo

Arrivée à Narita airport le matin. Il pleut, c’est tout gris. Nous nous engueulons pour un oui pour un non. Nous validons nos pass trains et prenons le Narita express qui nous amène en 1h30 à Tokyo station. De là, métro pour rejoindre l’hotel Asia kaikan à Roppongi. On a du mal à acheter les tickets car tout ou presque est écrit en japonais et les tickets se prennent sur des automates. Des japonais nous aident spontanément. Finalement après avoir monté, puis descendu les marches des stations plusieurs fois de suite avec les valises pour arriver près de l’hôtel alors qu’il pleut des cordes, nous prenons un taxi pour les 500m restants !!! 700 yens qd même. Nos portables et le blackberry de Phil ne captent aucun réseau. Pour Phil ça va être la galère pour communiquer avec Jakarta. Nous attendons que les chambres soient prêtes. Nous nous connectons sur les ordis de l’hôtel pour 100 yen les 10 minutes.

Il pleut toujours quand nous prenons le taco vers Shibuya où on trouve un fast food de nouilles jap (soba) pas bon. Il fait froid, nous sommes moroses. Nous glandons dans le quartier. Ça grouille de monde avec des parapluies transparents. Les japonaises se baladent en jupe très mini ou en short avec des talons et des bas ou des chaussettes hautes. Elles sont jolies et les hommes ne sont pas mal non plus. Il y a des cafés partout, ça fait plaisir pour nous qui habitons à Jakarta et qui sommes habitués aux cafés presque exclusivement dans les malls.
Du coup, on s’arrête dans l’un d’eux pour nous réchauffer, puis, on se les gèle jusqu’à Bunkamura pour voir…bof intéressant. Du coup, crevés, nous rentrons à l’hôtel et dormons d’une traite jusqu’au lendemain.

Dimanche 26 Avril : Tokyo-Yamanakako

Chouette, il fait beau ! Direction Harajuku, le quartier des cosplay (les jeunes qui s’habillent bizarrement, à la limite du déguisement). Nous flânons dans la rue (dori)Takeshita, rue des fringues branchées, rock ou socks pour ados. Puis nous nous promenons dans le beau parc Yoyogi. La sensation de cette douce chaleur est super et, se balader à pied nous manque tellement à Jakarta… Nous remarquons que la moitié des japonaises marchent les pieds en dedans ! Est-ce une mode ? Beaucoup ont des masques alors que le parc est plutôt un endroit non pollué. Pourquoi ? Le grand fun dans le parc à l’air d’être la ballade avec son (petit) chien. Il y en a plein, habillés bien sûr et parfois même en poussette. Plus que d’enfants.

Nous allons déjeuner près du musée Ota d’estampes. Puis je laisse les filles se balader dans le quartier et rejoins Phil au musée. L’après midi, nous allons vers le pont de Harajuku afin de voir les ados en représentation, déguisées en personnages de mangas ou en gothiques. Il n’y en a pas trop mais ils sont gratinés. Phil donne même une pièce à l’une d’entre elle qui refuse énergiquement (en fait, ils se donnent en spectacle toute la journée juste pour le fun –quel fun au fait, j’ai peur de ne pas comprendre). Vite, on repart en taxi voir la tour de Tokyo, sorte de petite tour eiffel rouge et on court prendre le bus direction Yamanakako.

Arrivée à Yamanakako vers 20h. Il fait super froid (2 ou 3°C) et nous sommes très mal équipés. En attendant Takeo de la Teatime guesthouse, nous achetons au seven eleven de quoi dîner (des mies). Le chalet bleu est très sympa et cosy. Nous prenons un bain très chaud dans un mini onsen et après dodo sous des couettes bien douillettes.

Lundi 27 avril : Yamanakako-Kyoto

Ptit dej d’enfer. Phil a fait l’effort de se lever aux aurores pour admirer le mont Fuji sans nuages. Nous pas, grosse flemme. Après notre succulent petit déjeuner, nous nous balladons le long du lac. Il fait froid et beau. Le point de vue sur le Fujiyama est magnifique. Vers midi, nous allons retirer de l’argent à la poste (il n’y a pas de bureau de changes au japon) et déjeunons chez Denny’s sur les conseils de Takeo pour un repas typiquement japonais !!! Ensuite, il nous conduit en voiture jusqu’à la gare de Mishima (1h30 de route) pour que l’on attrape le shinkansen pour Kyoto. Le train est beau avec un long nez tout blanc. 2h après, nous arrivons à Kyoto. Nous nous rendons en taxi au Ryokan Kiyomizu Sanso sur la colline, dans un quartier typique. Très zen, pas de chauffage. Glagla. Pas d’internet.

Mardi 28 avril : Kyoto-palais Nijo-temple d’Or-temples Daitoku ji

Réveil dans le froid mais douche bien chaude. Phil s’enquiert d’un éventuel chauffage au cas où ; et bien sûr, il n’y a qu’à mettre la clim en chauffage !!! Nous nous retenons de rire !!! Pour le premier jour à Kyoto, on a pris un petit déj japonais dans la chambre. Les filles ne mangent rien bien que ce soit très bon. Nous déambulons dans les boutiques du quartier : céramiques, encens, papiers, tissus imprimés. Puis visite du palais Nijo très épuré, résidence d’été du premier shogun de l’époque Edo (1603-1660) avec son superbe jardin construit autour d’un point d’eau avec des rochers artistiquement positionnés. L’ile au centre de l’étang représente le Mont Horai, une ancienne montagne sacrée de Chine. Déj au fast food burger jap. L’après midi, nous découvrons le magnifique temple d’Or puis le complexe des 7 temples Daitoku ji. Nous allons y visiter le Koto in zen. Superbe temple zen avec un jardin enchanteur.

Un peu de shopping avec les filles puis diner séparés en 2 « groupes » : les amateurs de poissons (nous) et les amatrices de junk food (les filles). Les filles se régalent d’un mac Do pendant que nous dégustons des sushis sur la Kawaramashi dori dans un restos avec des petits TGV et des chariots tournants. Puis, nous terminons la soirée dans un média café pour pouvoir accéder à internet. Très sympa, c’est une bibliothèque de mangas avec boissons diverses à volonté, jeux vidéos mais pas bruyants, cabines particulières et salles communes. Le concept est super.

Mercredi 29 avril : Kyoto-temple Kiomizu- temple Ryoan ji et son jardin zen- Pavillon d’Argent-promenade de la philosophie-spectacle Gion corner

Ce matin, nous allons visiter le temple Kiomizu. La rue qui y monte est pleine de boutiques. J’y achète des bols (par 5, ça semble être le chiffre traditionnel au japon). Le temple est impressionnant construit sur 139 pilotis et offre une vue superbe sur toute la ville. Il a une terrasse qui surplombe de 13 m de haut une forêt touffue. La statue de la déesse Kannon à 11 têtes est conservée à l’intérieur du temple et n’est visible que tous les 33 ans (prochaine fois en 2010).
En redescendant, il y a une fontaine à laquelle Chloé et Mélodie s’abreuvent. Elle est sensée les aider à réussir leurs examens et scolarité…
Nous repartons et prenons 1000 photos de japonaises en kimonos.

Ensuite, visite du temple Ryoan ji et son fameux jardin zen de sable et de pierre. Il y a 15 rochers dans un jardin de 10m sur 30m. Très zen. Ça pousse à s’interroger sur le sens de la vie…Enfin, surtout ça montre bien toute la différence entre la culture nippone et la culture française.

En route pour le pavillon d’argent (Ginkaku ji). Là encore, superbe point de vue sur Kyoto. Bcp de monde, on voit que la Golden week a vraiment commencée. Il ya a aussi un jardin zen avec un cône de sable blanc (Kogetsudai) sensé refléter la lune et rendre le jardin encore plus beau la nuit.

Nous terminons l’après midi par une promenade sur le chemin de la philosophie.

Le soir nous allons voir un spectacle piège à cons japonisant à Gion corner. 3150 yen/couillon pour trois quart d’heure de spectacle médiocre. Tant pis, on s’est fait avoir par les guides. Par contre le quartier de Gion est très joli la nuit avec ses lanternes et ses restos traditionnels. Nous dinons dans une gargote tenue par un beau jeune japonais qui nous régale de teppan yaki.

Jeudi 30 avril : Kyoto- temple Sanjusangen do-tentative palais impérial- musée mangas

Ce matin nous allons à la gare de Kyoto pour réserver des places de train. La gare est très moderne et très belle. De là nous allons encore une fois retirer de l’argent dans une banque. Pour changer des euros, il nous faut aller à un endroit encore différent…Pas simple.

De la gare, nous allons à pied vers le temple Sanjusangen do aux 1000 statues de Kannon avec au centre une statue à 1000 bras haute de 3m. Très beau. Ça ne plait pas du tout aux filles bizarrement. On achète des oracles à 100 yens.

Puis, direction le Palais Impérial. Bingo ! fermé aujourd’hui. Phil va prendre des places pour les villas quand il se rend compte que ça n’est pas autorisé aux moins de 18 ans !!

Nous nous rabattons sur le musée du Manga. Pendant 2h, chacun de nous y vaque à ses occupations.

Vers 5h, en manque de communication, nous allons au média café, mais plus du tout le même accueil, nous sommes priés de payer chacun 1h pour y entrer…Tant pis, les filles et moi allons au resto sushi attendre Phil. Délicieux encore. Chlo et Emma n’ont mangé que des sushis viande.

Vendredi 1er mai : Kyoto-Hiroshima –Dôme A bomb- Mémorial de la paix
Nous arrivons vers 14h. Pas très joli à première vue, et plutôt mort. Le Ryokan Sansui où nous logeons est plein, serré et la logeuse n’est pas là pour nous accueillir. Elle a délégué une mémé japonaise fort sympathique mais dont l’anglais est très difficile à comprendre qui nous lit la feuille d’accueil mais à qui on ne peut rien demander de plus.

Nous partons pour le dôme de la bombe A, emblème sinistre de la ville. C’est un ancien magasin situé à peu près à l’épicentre et qui pour cette raison n’a pas été entièrement détruit par l’explosion (un peu comme l’œil du cyclone).

Nous continuons en nous promenant par cette journée chaude vers le Mémorial très bien fait sur les évènements des 6 et 9 août 1945 et la reconstruction d’Hiroshima. L’accent est mis sur la volonté des japonais de reconstruire une ville sur les cendres et non sur le fait de blâmer les ricains pour avoir lancé la bombe atomique. Tout le contraire du musée de la guerre qu’on a vu à Noël à Ho Chi Minh.

Le soir, nous cherchons un resto dans un quartier chaud de la ville et finalement atterrissons chez un italien près de mémorial. Plutôt bon.

Samedi 2 mai : Hiroshima- Miyajima- sanctuaire Itsukushima jinsu- télécabines- Hiroshima

Aujourd’hui, nous allons passer la journée sur l’île Miyajima où il y a le sanctuaire Itsukushima-jijja et son célèbre grand Tori.
Pour nous y rendre, nous prenons le tramway et le ferry. Il fait super beau, c’est noir de monde. Nous goutons à des huitres dans un beignet de riz. Bof. Puis nous suivons la promenade vers le sanctuaire. Superbe tori (porte) les pieds dans l’eau, orange vif et noir, imposant. J’achète des amulettes porte chance pour les examens de Chloé et Emma, en bonne superstitieuse. Nous pique niquons sur la plage dérangés assez souvent par les biches qui sont légions sur l’île et plus sauvages du tout et qui mangent allègrement tout ce qui sent la nourriture…
Nous flânons bien 2 heures sur la plage du grand Tori puis nous montons en télécabine au sommet de l’endroit. Le point de vue est somptueux, la forêt dense et belle. Nous redescendons ravis retrouver Chlo et Mél qui avaient peur de monter (les bécassines).

Quelques emplettes, des huitres chaudes et retour à Hirochima. Phil et moi décidons d’aller gouter à la spécialité locale, l’Okonomiyaki, dans un food court japonais appelé okonomimura, situé à l’extrémité est de la galerie Hondori. C’est très marrant, un peu comme ITC, mais à la place des mobiles, il y a des grandes plaques chaudes sur lesquelles sont élaborées les Okonom…une crêpe, du chou blanc, du soja, des herbes, du jambon, des pates. Ça fait un gros pâté que le cuisinier retourne ensuite sur un œuf étalé puis re retourne encore et enduit de sauce teriyaki. Bref, ça n’est pas très fin mais ça tient bien au corps. Les filles sont allées dans un resto typiquement japonais à côté du ryokan : restos tapas avec chants latinos…

Dimanche 3 mai : Hiroshima- Tokyo –Shibuya- Shinjuku

Today, retour à Tokyo en train rapide : 5 h. Il y a un monde de folie à la gare. Nous avons pris 2 taxis qui nous ont déposé à 2 sorties opposées. Après 20 minutes de chassé croisé, nous nous retrouvons et courons pour avoir des places dans le train. Pas le temps de faire des courses pour déjeuner. Tant pis.
On arrive à 4h à Tokyo et on part en quête d’un hôtel près de la gare pas trop cher. Tout est plein. Après 1 heure de recherche, nous atterrissons finalement à l’hôtel du début, un peu loin.

Je vais faire du shopping à Shiguya avec les grandes puis nous passons tous la soirée à Shinjuku, quartier super branché, hyper éclairé et très sympa. Les enseignes éclairent les rues comme en plein jour.

Lundi 4 mai : Tokyo- Akasura-Ginza-Harajuku

Ce matin, nous partons en métro à Akasura, le vieux quartier de Tokyo. Nous arrivons vers 10h, il y a un monde de folie. Nous nous frayons difficilement un chemin jusqu’au temple. Ce n’est pas le bon jour. Golden week, tout le monde sort à Tokyo.
Vers 1 h, nous quittons ce « chaudron » pour respirer à Ginza, artère chic, piétonne en ce jour. Après un déjeuner italien nous sommes trainés par les filles vers H&M. Du jamais vu, noir de monde. Les gens font la queue pour y entrer. Dans la rue, la grande attraction, ce sont les chien-chiens à sa mémère tout habillés ou en poussette !!. Tout le monde les photographie.
Nous poursuivons notre vadrouille touristique par Harajuku où, une même foule compacte nous attend.
Ce soir nous dinons à Roppongi près de notre hôtel dans un bon resto japonais de teppanyaki. La viande est savoureuse.

Mardi 5 mai : Tokyo-Jakarta
Retour sur Jak. Nous partons en taxi vers l’aéroport, et, bonne surprise, le chauffeur parle très bien l’anglais et le français. C’est très agréable de communiquer autrement que par signes au bout de 10 jours, ça nous a vraiment manqué.
Nous claquons nos derniers yens à l’aéroport et embarquons dans un avion quasiment vide. Les hôtesses sont aux petits soins.
En arrivant à Jak, les passagers de l’avion en provenance de Hong Kong sont désinfectés à l’aérosol à cause d’un nouveau fléau qui est apparu cette semaine : la grippe porcine.

MENTAWAIS-SIBERUT 10 jours du 26 janvier au 4 février 2009

Voyage organisé par Lisbet avec Sandrine, Virginie, Pascale, Jorn, Violaine, Thierry, Lisbet et moi

Guide Mik, guide qui habite à Muara Siberut, parle anglais et mentawais et les respecte.
Prix négocié par Lisbet Kvisgaard par personne 360US$
Vol Garuda jakarta-Padang-Jakarta : environ 160US$

Lundi 26 janvier 09 : JKT-Padang-Siberut en ferry
Départ le matin de JKT par vol Garuda. Nous arrivons à Padang en début d’après midi, l’aéroport est à environ 1 h de route de Padang. Il fait beau, nous déjeunons dans un resto Padang, l’ Ajo Paris, assez bon. Il se met à pleuvoir, nous partons voir quelques singes sur la route. Aucun intérêt ! On rentre se préparer pour le ferry et on va au resto chinois le Samudera Jaya, près de l’hôtel sur le bord de mer, manger des fruits de mer et boire de la bière. Le ferry part à l’heure. Il est sale, rempli de cafards et de rats. Ça sera dur de dormir. Nous discutons avec Martin, un anthropologue qui fait sa thèse sur les mentawais et qui habite à Siberut depuis 1 an. J’ai un peu d’appréhension car il y a eu un accident la semaine dernière avec très peu de survivants. Mais je me rassure avec mon gilet de sauvetage…La mer est calme et finalement, je m’allonge toute habillée avec mes chaussures sur une couverture empruntée à Garuda, dans une couchette dégueulasse du haut et je somnole jusqu’au matin.


Mardi 27 janvier 09 : Muara Siberut-Ugai en canot
Du ferry, nous mettons 40 min à rejoindre Muara Siberut, sur une route défoncée. Le bled est sympa, au bord de l’eau. Nous nous lavons dans un mandi du losmen en attendant de partir pour Ugai. Vers 10h30, nous embarquons sur des canots à moteur pour remonter le fleuve. 5 h de trajet. Il fait beau jusqu’à la pause déj mais après, grosse saucée jusqu’à notre arrivée à Ugai. Le parcours du combattant ne fait que commencer…Nous sommes acueillis par tout le village –beaucoup d’enfants- et deux sikerei (chamanes mentawais) dont notre hôte Bilijo. "Aleuita tout le monde" ça veut dire bonjour mais beaucoup veulent dire par là « passe moi une clope »… Distribution de bonbons etc… Douche dans la rivière pour certains. La maison à des crânes de singes sur l’entrée intérieure. C’est un symbole de virilité et de bonne chasse des hommes.

Mercredi 28 janvier 09 : Ugai-Atabai à pied dans la boue-trek 7 h
Nous partons tôt. Aucune intimité, même pour aller aux toilettes, c’est dur…Le trek démarre tout de suite dans le sago (palmier qui pousse dans la terre très humide) donc dans la boue. Je traîne, je suis très fatiguée et arrive fourbue pour la pause déj . Il y avait une montée hard dans la boue juste avant la halte. On recharge les batteries et on repart pour 2 h moins dures, mais toujours dans la boue. Il fait super beau à notre arrivée à Atabai. Nous allons nous laver dans la rivière. Ce n’est pas du luxe et ça nous fait du bien. Sous la Uma (maison familiale) il y a la porcherie. Ça sent bon…C’est un challenge pour sortir de la Uma car, avec la boue, ça glisse de partout et descendre l’échelle c’est un peu du gymkana. Dommage, il faut bien aller aux toilettes de temps en temps (il n’y a pas d’endroit dans la maison pour ça) !!!


Au retour, diner , tit rhum, et , je gonfle mon matelas avec l’aide de Mik (notre guide). Les mentawais du clan Made Paku sont réunis et chantent dans la maison. Ils nous bénissent avec 2 coqs qu’ils trucident après pour les manger. Photos, videos, etc…puis dodo sur la terrasse de la Uma. La nuit est courte.

Jeudi 29 janvier 09 : Atabai sous la pluie- extraction du sago
Réveil à 5.30 en fanfare car c’est l’heure du repas du bétail ! ça crie, ça hurle, cochons, vaches et volailles font une cacophonie d’enfer. Petit dej puis, nous glandons jusqu’à 10h avant de se décider à aller sous la pluie voir l’extraction du sago. Again, boue, boue, lisier. Et, pour couronner le tout, mes règles arrivent ! Déjà que le manque d’intimité me pèse, ça ne va pas être triste !!!


On arrive dans une cabane ou est installé la machine à broyer le sago. Aman Rajdak, le frère de Made Paku (notre hôte que l’on n’a toujours pas vu) en est le propriétaire. Les autres peuvent s’en servir mais doivent alors s’acquitter d’un petit paiement. Ça leur facilite bien la vie car broyer à la main, c’est long et fastidieux. Au dessus, 2e abris avec l’installation pour le foulage aux pieds des morceaux broyés et ensuite le filtrage en 2 fois pour obtenir la farine très fine qui sera stockée dans l’eau, puis mangée cuite (un peu comme du pain sans sel, très fade, mais nourriture de base des mentawais). Ce sont les hommes qui foulent le sago. Les femmes portent les charges. Ensuite, nous suivons les sikerei vers le tronc de sago déjà coupé, à débiter en morceaux transportable à dos d’homme. Le tronc est protégé par une barrière pour éviter une razzia des cochons. Ça se coupe très facilement et pour tourner le tronc, ils utilisent un bambou comme levier.

Ensuite on passe chez le fils de Made Paku, qui a un extracteur d’huile de « gaharu », sorte de feuille de patchouli. Nous y rencontrons sa jeune sœur qui s’est fait mordre par un serpent la veille. Elle a la jambe gauche très enflée, la morsure est dessous du genou et les chamanes lui ont déjà posé un onguent et fait un pansement. Elle est soumise à un régime spécial jusqu’à ce qu’elle puisse de nouveau marcher.
Retour sous la pluie à la Uma, lavage sommaire de pieds avant d’y entrer et détente pour tout le monde.


Diner par groupe : nous, les familles mentawais, les guides. Les mentawais mangent par famille (parents + enfants) : celui qui s’occupe du repas sert dans une longue assiette en bois autant de part qu’il y a de membre d’une famille, leur donne l’assiette et sert une autre famille. Les part sont de taille égales quelque soient l’âge et le sexe des personnes. Ce soir, ils dinent du poulet, des crevettes dans un bambou et du sago cuit dans des feuilles de pandanus. Nous, c’est des pâtes bolognaises et du saucisson…

Avec leurs dents bien limées en pointe (toutes comme des canines), ça doit être pratique pour couper... Les mentawais se liment les incisives en pointe à l'adolescence, c'est un signe de beauté. En fait, leurs dents sont rougeatres, mais ils ne machent pourtant pas de betel, qu'est ce? Peut être juste un problème de dents gâtées.

Après, Aman Rajdak et les fils de made Paku nous font trois danses. Rajdak se maquille avec du charbon, se met une sorte de tablier en tapa peint rouge blanc noir très joli et des feuilles de pandanus pour signifier un animal. Les danses sont très jolies et racontent des histoires d’oiseaux qui se battent avec un serpent ou d’aigles qui chassent des mulots. Vers 23h, sous la moustiquaire et dodo dans la fumée ambiante (tout le monde fume comme des pompiers !!!). Demain, il fera peut-être beau.

Vendredi 30 janvier 09 : Atabai sous la pluie-Baiko pour bark cloth
Réveil à 5.30 avec les cochons, il pleut toujours et tout est un vaste champ de boue fétide. L’échelle (enfin l’escalier taillé dans un tronc) est très glissante pour descendre, nous les touristes, nous ressemblons à des petits vieux cherchant leur équilibre avec une canne !!! Le baton est providentiel et ça sera pareil tout au long de séjour, il est notre troisième (et indispensable) jambe.


Tout d’abord, nous paressons dans la Uma, bien à l’abris des intempéries, en observant et discutant de temps à autre avec les mentawais. Il se passe un incident : un enfant jeune renverse un plat de riz cuit- aussitôt englouti en partie par un chien affamé- et sa mère le tape rageusement, elle lui donne même des coups de pieds dans les côtes. Personne ne bronche, ça dure 1 minute, et le gamin pleure 2 minutes tout seul observé par toute l’assistance qui approuve la réaction de la mère. Le riz est rare car il faut l’acheter en ville et il vient de Sumatra. C’est donc un plat « de luxe ». Chez les mentawais, on ne gâche pas la nourriture de la communauté !

Aman Rojdak, aman Tonem et aman Poli décident de nous montrer dans la Uma (car pluie battante) la fabrication du poison pour la chasse à l’arc. Ils vont cueillir les plantes autour de la Uma, prennent leur carquois. Ils mélangent les feuilles en proportions différentes, les écrasent ensemble avec un pilon, ajoutent un peu d’eau et en sortent une mixture vert foncée. Avec une plume, il enduisent la pointe de leur flèche sur 8cm environ. Ils ne mettent pas de poison sur les pointes en métal, juste sur le bois. Ensuite, ils font sécher les pointes sur le feu. Elles noircissent et le poison est actif pendant 5 mois. Ça doit être une sorte de curare et la piqure est mortelle.

Puis, démonstration de leur technique de tatouage : Ils font de l’encre avec de la suie mixée à de l’eau. Ils peignent tout d’abord le motif avec une plume trempée dans l’encre. Ensuite, ils utilisent une pointe en métal de 1cm plantée dans un morceau de bois qu’ils martèlent en suivant le dessin. La couleur pénètre alors dans les innombrables petits trous. La technique à évolué car maintenant, on dispose d’outils électriques pour faire les tatouages mais le principe de base est resté le même.

Nous nous décidons d’aller s’aérer sous la pluie pour voir le Baiko, arbre dont l’écorce est utilisée pour faire des vêtements. Nous partons avec les 4 mêmes dans les sagos (boue dégueu, boue dégueu, boue dégueu…) et arrivons au Baiko qu’ils abattent. Ils le « pèlent » et nous donnent à chacun 1 ceinture d’écorce.

Nous continuons notre route vers la Uma de Aman Rojdak. Elle est plus petite que celle de son frère. Il loge avec sa mère qui doit avoir 70 ans mais en parait 100 tant sa peau est parcheminée. J’apprends qu’elle est aussi la mère adoptive de aman Poli qui a le même père que Aman Tonem. Après lui avoir offert du tabac et des confiseries, nous retournons chez Made Paku. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour que les 4 compères tapent nos morceaux d’écorce sur un tronc d’arbre dur, avec des maillets. Ça assoupli l’écorce qui rougit. Nous les rinçons dans la rivière avant de les mettre dans nos bagages.


Baignade-lavage puis diner et petite fête car on quitte la Uma demain. Beaucoup de gens sont invités dans la Uma. L’ex femme de made Paku vient aussi avec sa fille qui boite (c'est elle qui a été mordue par un serpent vert à queue rouge). En fait ses 5 enfants sont là. Made Paku et sa nouvelle femme ne sont pas là. Les hôtes présidés par aman Rajdak (frère de made Paku) se préparent un diner au poulet pour l’occasion.

Petit aparté à propos des moustiquaires : Nous avons toutes des moustiquaires blanches donc quasiment transparentes ce qui nous pèse car tout le monde nous regarde. Seule Lisbet a une moustiquaire kaki à travers laquelle on voit beaucoup moins bien. C’est bien mieux pour voyager dans ces coins inconfortables.


Samedi 31 janvier 09 : Atabai-Butui par la rivière
Ce matin, o miracle, il fait beau. Nous allons marcher au sec. Le trek durera 7 bonnes heures, en grande partie, dans la rivière. La première partie, c’est sago, boue.


Puis on passe un terrain jonché d’arbres géants coupés et entremêlés, très compliqué à passer, challenging au niveau équilibre. C’est un terrain défriché pour en faire une plantation de bananiers. Ensuite, nous nous séparons involontairement en 2 groupes et le notre qui est derrière ne prend pas le bon chemin. Bilijo est prié de passer devant pour nous guider parmi les arbres coupés. Ouf, on passe enfin ces obstacles et commençons la marche dans la rivière. C’est rafraichissant mais on avance lentement. Vers 13h, il commence à pleuvoir. Tout le monde est très vite trempé. Je ne protège même pas ma caméra ni mon appareil photo qui sont dans des sacs non imperméables (je sais, c’est une connerie de ma part !!!). Il nous faut passer un endroit profond vite car les eaux montent, donc nous nous arrêterons déjeuner plus tard.

Sandrine se chope une sangsue sous le pied. Vicieuse la bête !!! Les sangsues sont plutôt petites mais il y en a beaucoup. Nous arrivons à l’endroit profond et on n’a pas pied pendant 1 m. Un peu compliqué pour passer le matos, mais nous y arrivons. Nous stoppons pour déjeuner. La pluie aussi.

La fin du trek est interminable, nous croyons toujours être arrivés après un passage à gué mais non, il y en a un autre qui suit…Nous voyons 2 serpents à ¼ d’heure d’intervalle. Un petit vert avec la queue rouge dont la morsure est très dangereuse et un petit noir avec des rayure rouges venimeux lui aussi. Ils sont là pour boire et ne s’enfuient même pas quand nous faisons du bruit. D’après les mentawais, voir un serpent sur notre chemin signifie que quelqu’un n’est pas content que nous passions par là !?

Enfin nous arrivons près de la Uma de aman Laulau, le tatoueur. Il n’y a pas de porcherie en dessous, chouette. Par contre, on se demande comment on va monter dans la maison car il faut passer en équilibre sur un tronc au dessus de la rivière et ensuite grimper 2 tronc hyper pentus et glissants. Tout ça sans rampe. En fait, c’est pire que l’autre Uma pour entrer et sortir !!! Mik s’occupe de mettre une rampe sur le tronc traversant. Tant mieux, au moins, nous pourrons aller nous laver dans la rivière sans danger.

Le premier groupe est arrivé il y a ½ heure et a été invité à l’accouchement de la femme du jeune fils de aman Laulau. Elle a 15 ans et c’est son premier enfant. Sandrine l’aide en apportant un drap propre et en demandant de bouillir de l’eau pour laver le bébé. La parturiente est assise sur le plancher en bambou, adossée à un plan incliné et se tient à une corde pendue au plafond les femmes et le mari se relaient pour lui appuyer sur le ventre et lui masser les membres et les épaules. Ils la frictionnent avec un mélange d’herbes. Les chamanes chantent en secouant des clochettes et des feuilles pendant que la jeune femme a des contractions. Sandrine est assise devant attendant l’expulsion. Tout ça se passe dans le fond de l’uma, dans la cuisine chambre des femmes et enfants, avec plein de monde autour, des animaux, de la fumée, etc… La fille est épuisée, elle a le regard hagard. Ça fait déjà 10h qu’elle pousse, assise. Le col est ouvert à 2 doigts. Vers 22h, elle perd les eaux. Nous allons nous coucher.

Dimanche 1 février 09 : Butui larves à sago-accouchement
Toujours rien, juste une inquiétude collective en voyant la fille hébétée et son mari attentionné, sachant que ça fait déjà 10h qu’elle a perdu les eaux.


Vers 10h nous décidons d’aller récolter les vers à sago avec Bilijo, Laulau, Politik (son fils) et Telephon (son petit fils). Parcours dans la boue nauséabonde des sagoutiers. Nous arrivons au tronc qui fermente depuis deux mois et les 2 enfants coupent à la machette pour trouver les larves. Quelques uns en gouttent (moi j’ai déjà donné en Papouasie). Nous rentrons avec notre récolte que telephon a mis dans un sac en plastique. En traversant la rivière, le sac se déchire et toutes les larves tombent à l’eau. Les gamins ont beau courir vite pour se poster à l’aval, ils ne réussiront qu’à en repêcher une dizaine.

Nous croisons deux jeunes femmes qui nous annoncent que le bébé est né. Vite, à la Uma.
C’est un petit garçon, en bonne santé semble t’il, qui a la tête en pain de sucre car il a mis du temps à sortir (mais ça se remettra tout seul et dans 2 semaines au pire, il aura une jolie petite tête ronde).
La mère va bien. Nous sommes tous soulagés que l’accouchement se soit bien passé. Le drap propre de Sandrine a été utilisé par les femmes pour nettoyer le sang et autres déjections, pas pour couvrir le nourrisson qui est dans un linge sale à faire peur…L’eau bouillie est restée dans son baquet et l’enfant a été lavé dans une bassine pleine d’eau boueuse de la rivière !!! Bref, très tôt, ils commencent l’insensibilisation aux microbes. C’est l’éducation à la survie en milieu hostile…

L’enfant aura un nom dans 5 jours, selon la coutume. Ça sera une personne du clan qui lui donnera. Le père lui change tout de suite de nom car maintenant, il a un fils. Il s’appelle aman Roki. La tradition veut que tout homme qui a son premier fils vivant s’appelle aman quelquechose. Si son premier fils meurt, il perdra le « aman ». Donc, Bilijo a certainement déjà perdu son premier fils.

Beaucoup de monde arrive pour fêter l’évènement. La famille égorge un cochon- dans la cuisine, à côté du bébé et de l’accouchée… et 2 poulets. Toute la viande est bouillie pour les invités. Il y a 3 services. Nous dinons à part de pâtes à la bolo.
Bilijo rentre à la tombée de la nuit chez lui à Ugai, à 40min de marche. Nous le retrouverons demain.


Après le diner, il y a un petit spectacle ou nous ferons à tour de rôle quelquechose. C’est très sympa et tout le monde s’amuse. Dodo vers 11h dans les moustiquaires.

Lundi 2 février 09 : Butui- Ugai dans la boue-Muara Siberut en canot- Masilo island en canot
Il fait beau quand nous partons. Vers Ugai. Plus d’une heure dans la boue en pleine chaleur. Lisbet s’enfonce une jambe jusqu’en haut de la cuisse et Jörn et Mik la sortent car elle ne peut y parvenir seule. C’est un peu comme des sables mouvants. Enfin, nous rejoignons Ugai pour une courte halte. Au revoir tout le monde. Nous embarquons sur les canots sous le soleil pour 4h de navigation. Quand il se met à pleuvoir, il fait vraiment froid.

On arrive au losmen de muara Siberut avec Aman poli et aman Tonem. Pause mandi et repacking puis bateau rapide pour aller sur l’ile Masilo.

La mer est calme mais il y a plus de vague que dans la rivière. Les 2 chamanes ne sont pas rassurés. Je crois que c’est la première fois qu’il naviguent sur la mer.

L’ile est paradisiaque. Nous sommes seuls dans le losmen avec vue sur la plage magnifique et les cocotiers. Nous allons dormir dans une chambre à l’abri des regards, ça faisait longtemps. Il y a des toilettes, c’est chouette.

Petite baignade dans le lagon et ramassage de coquillage sur la plage. Les guides sont allé pêcher. Ils ramènent 2h plus tard un grosse bonite et plein de petits poissons portions.

Les sikerei n’en croient pas leurs yeux. Il n’y a pas de poisson de cette taille dans la rivière.
Diner de poisson cru et cuit à point accompagné de bière. Succulent. Dodo dans la chambre, d’autres préfèrent la terrasse.

Mardi 3 fevrier 09 : Masilo-Muara Siberut en canot-Padang en ferry
Ce matin, il y a beaucoup de vent. La mer est assez forte. J’angoisse un peu pour le retour à Muara Siberut. Nous apprenons vers midi que le ferry ne prendra pas la mer avant minuit pour cause de mauvais temps…
Nous rentrons vers 3h alors que la mer parait plus calme. En fait, ça bouge énormément et je suis bien contente d’arriver à bon port.

Maintenant, on attend le départ du ferry. Petites courses, diner de mies,etc… avant d’embarquer et d’attendre le départ. Nous discutons avec Bruno, le gros capitaine du ferry. Et avec un français routard qui a chopé une allergie à la suite de piqures de punaises. Je lui donne de la Claritin. Lorsque le bateau démarre enfin, j’étends mon imper sur le matelas plus que sale et je m’endors. Ça ne bouge pas trop.

Mercredi 4 février 09 : retour à JKT
Il est 10.30 quand nous arrivons à Padang. Vite, il nous faut filler à l’aéroport pour attraper le vol de 11.45. La voiture fonce comme une malade. On se croirait dans Starsky et Hutch. En fait, c’est un policier en congé qui la conduit. Nous atteignons l’aéroport en 1/2h au lieu d’une heure. Violaine s’est bien cramponnée, elle était à l’avant et j’ai fermé les yeux la moitié du temps.
On décolle à l’heure.

PAPOUA-Danis-Korowais 10 jours Mars 2008

Voyage en Papouasie avec Corinne, Irène, Marguerite, Martine, Sandrine et Virginie
En mars 2008

Agence : Guide Nicky Mehue (papou parlant très bien l'anglais) nickymehue@yahoo.com
Le guide est super sympa, nous mets tout de suite à l'aise et nous raconte plein d'histoires.
Par contre, pour visiter la mine d'or de Timika, il faut demander les autorisations 2 mois à l'avance...ce qu'il avait omis de nous dire!!!

Vols : Vols Garuda pour Jakarta-Jayapura et Timika-Jakarta environ 340US$/pers
Prix treck 10 jours : 3200US$/pers compris les vols sur avion affrété spécialement TRIGANA (14 places)

Mardi 11 mars 2008 : Jakarta Jayapura Wamena : J’attends tout l’après midi en glandouillant, mes affaires sont prêtes. Marguerite arrive à 5h. Par hasard, je lui demande « tu as bien ton billet d’avion ? » « -Tu plaisantes ?? » me répond elle. Heureusement, ce sont des billets électroniques donc juste un petit stress pour bien débuter le voyage…
Nous partons chercher Virginie. En route sous la pluie avec Miskun quand je reçois un sms de David me demandant les photocopies des passeports. Nous décidons de nous arrêter au Sheraton pour faire des photocopies. Et là, 2e coup de calcaire : Sandrine, en ouvrant son passeport voit la tête de son fils. Branle bas de combat, tél à JP qui envoie le passeport en taxi, pendant que nous partons dans l’aérogare pour enregistrer les bagages. Ouf, c’est fait. Nous allons enfin pouvoir attendre le départ autour d’un verre…et non, un employé me rappelle pour me dire qu’un sac s’est cassé et, bingo, c’est le sac tout neuf d’Irène. Réclamation vigoureuse de sa part, ça dure jusqu’au moment du départ.

Après ces péripéties, on embarque et on décolle à peu près à l’heure. J’ai reçu un sms angoissé de Chloé qui a peur que nous ayons un accident d’avion.
Deux escales. Il pleut à Biak mais en arrivant à 6h 30 à Jayapura il fait beau. Nicky nous accueille et nous présente Denver, sa fille de 13 ans, Otis le cuisinier qui restera avec nous et Freddy. Nous prenons un vol Merpati pour Wamena dans la foulée et je discute un peu avec Nicky du programme.

Mercredi 12 mars : Wamena-Nord Vallée Baliem-Wamena : Arrivée à Wamena vers 8h. Check in à l’hotel Baliem Pilamo, style indo avec jardin patio.
Chambres simples mais propres, lumières blanches et murs vert et jaune. Après une pause café, nous allons découvrir la ville. Il fait super beau, pas trop chaud, on est en altitude (1800m). Au marché local on voit quelques papous avec des plumes et des étuis péniens (kotéka).
Arrêt près d’une école maternelle chrétienne avec beaucoup de petits indonésiens et peu de papous.
Nous rentrons en becak en faisant un petit tour. La petite ville est dans une vallée magnifique. Nous partons déjeuner près de l’hôtel. Spécialités : les écrevisses de la rivière Baliem et le jus de Terong Blenda. Tout est délicieux.


L’après midi, nous partons dans le nord de la vallée à Sumpaima, le village du clan Mabel pour voir la momie du fondateur du village, conservée par les habitants.
L’endroit est assez agréable, les danis sympathiques mais très business (pas de photo si on ne paye pas, etc …). C’est de bonne guerre mais un peu pénible pour les amatrices de portraits…Après une demi heure nous allons à pied vers un autre village : Anemaugi. Les habitants –surtout les enfants- paraissent être en plus mauvaise santé : gros bidons, cheveux jaunes, maladies de peaux diverses, nez qui coulent en permanence… Ils sont très gentils et nous leur achetons des babioles. Un gamin a des plaies purulentes sur les fesses. Sandrine lui donne la bétadine qu’elle a sur elle et Nicky explique à son père comment nettoyer la plaie. Les femmes d’âge mur (bien mûr même) ont des phalanges en moins.
C’est une tradition qui veut que quand quelqu’un qu’elles apprécient beaucoup décède, elles se coupent une phalange (rien que d’y penser, ça fait très mal !!!) et elles se soignent le moignon avec des pansement et onguents traditionnels. Les hommes aussi pratiquent ça mais on n’en a pas vu. Ceci dit, cette tradition (barbare, il faut bien le dire) ne se fait plus vraiment car les jeunes issus de ces villages proches de la ville accèdent maintenant à l’école, ils apprennent à écrire et ne veulent plus se mutiler les mains.
Nous rentrons sur Wamena pour voir le marché avant 18h. Enfin, je trouve des Marlboro putih. Il y a de gros fruits rouges ressemblant un peu à des fruits à pain rouges et allongés.
Ce sont des fruits de Pandanus. Il y a aussi des possum sur les étals des bouchers…
Corinne s’achète un chapeau en poils de possum et plumes d’oiseau du paradis. Très joli. Beau choix d’artisanat papou.
Nous rentrons préparer nos sacs pour le trek de demain. Nous laissons les affaires dont nous n’auront pas besoin et les remplaçons par des cadeaux divers pour les enfants de villages danis.
C’est l’heure de l’apéro. Virginie a amené une sorte de rhum. Avec des glaçons, ça passe très bien. Crackers, saucisson et tomme de chèvre…C’est Byzance !!!
Dîner à l’hotel. Questions et angoisse fusent et Nicky rassure tout le monde…sauf que… demain, le trek ne va pas durer 4h comme prévu initialement, mais 7 h car un pont s’est cassé et il nous faudra faire un détour.
Première impression après cette journée : Les papous sont plutôt accueillants mais un peu harcelants. Les indonésiens non papous sont pour beaucoup des flics et des militaires. La papouasie à l’air très fliquée et pas par les papous !!!

Jeudi 13 mars : Wamena-Hitugi pays Dani : Départ à 8h en voiture pour le trek. Une demi heure de route, puis, on s’arrête. Nicky nous attribue à chacune un porteur. Pour moi, ce sera Jurius.
Nous entamons notre marche sur une route rocailleuse et, nous traversons le lit d’une rivière en grande partie asséchée. Il nous faut faire attention car c’est très meuble en dessous de la croûte sèche. Je m’enfonce le pied, Denver – en tongue - s’enfonce jusqu’au mollet !!! Il parait que selon l’endroit, on peut s’enfoncer jusqu’à mi-cuisse.
Au bout de deux heures de marche tranquille sur la route, nous arrivons au poste de police où Nicky doit nous « déclarer ». Il y a un petit marché. Comme d’hab’, nous avons des difficultés pour prendre des photos, les gens veulent des sous.
Nous passons devant un poste de militaires plutôt agressifs. L’un d’entre eux arme même sa mitraillette quand Virginie lui dit bonjour. Après palabres, ils nous laissent passer et nous rejoignons Nicky. Pic nique au bord du ruisseau. On repart, ça grimpe assez raide pendant une bonne heure. On s’arrête souvent, puis, ça descend et ça grimpe pendant les trois heures qui restent. Le paysage est magnifique. On se pose des feuilles d’arbre rafraîchissantes sur le front et les joues.
A la fin de la journée, je suis fatiguée, j’ai l’impression que je ne peux plus grimper.
Nous arrivons à Hitugi vers 5h. Nous nous installons dans la case en bois du chef. C’est l’heure de la messe et nous écoutons les gens chanter après avoir enlevé nos grosses pompes. Ensuite, douche. Froid, très froid et folklo. Nous sommes 3 et pendant que 2 tiennent un paréo la troisième se lave vite fait à l’eau glacée. C’est tonifiant.
Nous dînons dans le pilamo (case ronde) de réunion en discutant avec Nicky de la culture Dani. Il nous raconte que ce pilamo sert à des réunions pour régler les problèmes entre les villages alentours : Femmes qui se font enlever par un homme d’un autre village a palabres pour décider du montant (en général un nombre de cochons) de ce que l’amant doit payer au mari éploré. Nous évoquons aussi le sida qui fait des ravages dans les villes de Papouasie.
J’ai mal aux cuisses. Je me couche à 9h sans même me laver les dents (oh !la cochonne)

Vendredi 14 mars : Hitugi-Kilise : On donne quelques cadeaux au maître d’école, on pack et on s’enquiert des prix de quelques articles mais, trop cher, pas envie de négocier.
Nous partons pour Kilise, où l’on dormira cette nuit. Que de la descente bien raide pendant 3 bonnes heures, rude pour les pieds et les genoux, mais je préfère à la montée.
Nous passons 2 ponts suspendus au dessus de la rivière Baliem puis on se baigne une petite demi heure. Les porteurs se lavent ; Virginie et Marguerite se trempent complètement; Sandrine, Corinne et moi nous contentons de nous mouiller les pieds. Elle est glacée mais c’est bon de se reposer un peu.
Irène a eu du mal à cause de son genou, elle ne veut même pas descendre le 10 m qui lui restent pour se baigner et préfère attendre que l’on reparte.
Il est 12h30 quand nous repartons, et cette fois ça montre très dur pendant une heure. Ras le bol. Heureusement que le paysage est vraiment sublime. Nous déjeunons vers 2h, à flanc de montagne. Et c’est reparti pour 3h de grimpette. J’ai l’impression d’être une petite vieille qui ne peut plus marcher. Enfin, le village vers 5h. Nous préparons notre pilamo avec Sandrine et nous retrouvons dans la cuisine commune.
Il y a une cérémonie de crémation dans 5 minutes. Le guide nous propose d’y assister. J’émets quelques réserves mais je me range à l’avis du groupe et nous y allons. C’est triste, je me demande ce que je fous là ; à un moment, j’arrête de filmer, et j’essaye de penser à l’âme du bébé entouré des prières des siens pour relativiser la tristesse de la cérémonie. Sandrine pleure et les autres n’en sont pas loin. Ça jette un froid pendant une bonne demi heure après. On fait un feu en attendant de dîner. Il est 6h45, on a l’impression qu’il est 10h !!!
Repas très bon, sauf la soupe aux haricots. Tout le monde prend des enzymes fournies par Corinne pour éviter les gaz. Je vais me coucher, il doit être 20h…Marguerite, Virginie et Sandrine ont peur de dormir dans les pilamos et s’allongent devant le feu. Mais bientôt, il commence à pleuvoir alors elles se serrent à 3 dans une case. Je dors seule dans la mienne mais comme je ne suis pas trop gênée par les bestioles, ça ne m’embête pas.

Samedi 15 mars : Kilise-wamena : Ce matin nous restons à Kilise et les villageois nous préparent un repas traditionnel. Ils sont très avenants les danis de Kilise et la préparation du repas est fort sympathique. D’abord, ils préparent un grand feu sur lequel ils font chauffer des pierres pendant 2h, puis, après avoir disposé des feuilles en cercle autour et dans un creux,
ils transportent les pierres chaudes du feu vers le « four », rajoutent une couche de feuillage puis une couche de pierres, puis des patates douces, du tarot, du chou, du fruit rouge, des feuilles variées, tout ça entre plusieurs couches de pierres jusqu’à arriver à un tas d’environ un mètre de hauteur, fumant. Ils attachent le tout avec des lianes.
Il est déjà midi. En attendant que le repas soit cuit, les villageois sortent leur artisanat, nous leur achetons quelques trucs : qui un collier, qui de la résine, qui des arcs et des flèches…
Ca y est, on ouvre le four. Ça donne des légumes cuits et de la sauce rouge vermillon faite en pressant le fruit rouge. Les patates douces sont très bonnes. Le tarot et la sauce rouge n’ont pas tellement de goût.
Il est 2h, nous repartons vers Wamena. 2h de marche tranquille par rapport à la veille. Nous arrivons aux voitures juste quand il commence à pleuvoir. Quelle chanceuses!!
Arrivées à l’hotel, nous payons les porteurs et allons faire des achats pour les korowais.
Dîner sympa pendant lequel Nicky nous donne des détails croustillants : Les korowais sont cannibales et ne mangent que les hommes. Quand la tribu A croit qu’un homme d’une tribu voisine (on l’appelle tribu B) a jeté un mauvais sort à quelqu’un – par exemple en cas de mort d’un korowai (tribu A) pas trop vieux –, elle demande à la tribu B de lui livrer l’homme qui est supposé avoir cette mauvaise influence (désigné par la tribu A). Bien sûr, la tribu B protège ses membres et refuse. S’en suit une guerre de clans pendant laquelle le clan A kidnappe, tue et hache menu une femme et parfois même un des enfants du désigné sorcier comme avertissement afin que la tribu B livre « le sorcier ». Celui-ci sera finalement mangé par la tribu A, de façon à empêcher son âme de « polluer » d’autres âmes.
Il nous distille aussi quelques autres histoires à faire peur !!! Serait ce parce qu’on est de pauvres femmes sans défense ? J’ai tendance à le croire…

Dimanche 16 mars : Wamena-Yaniruma-Clan Dambol , pays Korowaï : Nous partons vers 8h pour l’aérodrome de Wamena. Nous attendons le vol pendant presque 2h en buvant café ou thé au bar de l’aéroport. Le petit avion arrive. Il fait très beau, c’est un Twin Otter de 14 places. Nous sommes serrés. Le vol se déroule parfaitement. 45 minutes après nous atterrissons en douceur sur la piste de Yaniruma.

Il y a beaucoup de korowais et kombais, ils ressemblent à des yéménites ou des éthiopiens,

pas du tout aux danis qui eux ont les traits plus mélanésiens. Nicky discute beaucoup avec les porteurs pour décider qui fera quoi. Lefam et Fenilum qui parlent bahasa seront les aides de Nicky et traduiront. Freddy qui est venu avec nous aidera Nicky et Otis.

Après un déjeuner frugal, nous partons en pirogue. Une demi heure sur la rivière Sokum et nous débouchons sur la grande Dairam. Nous accostons dans la boue. Corinne s’ouvre la chaussure dès le début.

Il fait chaud et humide et nous sommes obligé de regarder nos pieds. 2h de marche dans la forêt humide et on arrive, en nage chez les Dambol.

C’est superbe, il y a des maisons perchées et ils nous ont construit une maison temporaire, une salle de bain et des toilettes et tout un chemin sur des troncs. Nous nous lavons dans la rivière, on dirait un bain japonais. Corinne et moi nous faisons un creambath. L’eau est bonne et ça fait vraiment du bien de se laver. Nous décrottons nos chaussures. C’est super, on dort toutes ensemble sous les moustiquaires dans la maison temporaire.

Lundi 17 mars : Chez les Korowaïs : Aujourd’hui, journée cool, mais on se réveille quand même vers 6h, sauf Sandrine qui se lève dès 5h30. Elle a la phobie des insectes donc elle ne dort pas hyper bien. Ce matin, nous regardons les gens vivre, nous en soignons quelques uns avec ce que l’on a, nous leur faisons goûter à nos fruits secs, nous assistons à la consolidation de l’échelle pour monter dans la maison haute.
Virginie et Marguerite vont à la pêche avec Denver et 2 enfants korowais pendant que je les filme.
Après le déjeuner, nous partons en forêt voir la récolte des larves à sagoutier. Une heure de balade en suivant les femmes qui élaguent au coupe coupe. Nous atteignons une sorte de clairière avec des branches de sagoutiers par terre et un gros tronc coupé.
Les femmes s’activent avec des haches pour ouvrir le tronc et trouver le trésor : les larves – 4cm de long, 1,5 de large, blanche, avec une tête en chitine marron – Le tronc a été coupé 2 à 3 mois auparavant pour que les larves aient le temps de s’y développer. Il y a une odeur de fermentation très forte et plein de larves. Irène se lance la première pour y goûter. Pas mauvais, du coup Virginie et moi nous lançons aussi. En effet, la larve a la consistance et le goût d’un coquillage cru. Ça plait bien aux korowais et aux autres papous qui se régalent.
La récolte est bonne et nous passons encore 1 heure pour tout prendre. Les bébés pleurent, ils ont chaud. Corinne distribue des lingettes pour les rafraîchir. C’est effectif et les enfants sèchent leurs larmes.
Nous retournons au camp. Là, les femmes nous montrent comment elles fabriquent avec le sagoutier des jupes en feuilles, des médicaments traditionnels contre les maux de gorge en feuilles tressées puis grillées, des filtres en tapant l’écorce.
Elles nous montrent aussi comment elles font des nasses en bambou et préparent les larves dans des petits paquets avec du sago pour les cuire.
Nous offrons des cigarettes alentour. Il y a 2 frères korowais très beaux, certainement d’un autre clan qui ont des os de chauve- souris dans le nez, comme des cornes de scarabée.
Il est déjà 4h, la lumière est belle, nous demandons à Nicky de pouvoir monter dans la maison haute. Sandrine et Virginie y vont en premier, pieds nus. C’est impressionnant de hauteur. Je ne sais pas si je pourrai le faire. Elles redescendent ravies. J’y vais avec Marguerite. La montée de 40 m est difficile, ça fait mal aux pieds car les rondins ne sont pas plats. De là haut on a une vue d’enfer. Je filme et nous redescendons.
Après, j’ai mal aux plats des pieds et aux mains, pendant plusieurs jours. Dans la nuit, il pleut des cordes.

Mardi 18 mars : Pays korowaï-Yaniruma : On se lève à 7h en pensant à la marche dans la boue que l’on va se taper tout à l’heure. Corinne a oublié ses pompes dehors…J’essaye les toilettes. Impossible, avec la pluie, ça déborde de partout. Appetissant dès le petit déjeuner !!!
Nous nous mettons en route pour voir la fabrication du sago.
Il y a plein d’eau partout, un vrai parcours du combattant.
Nous marchons 1h et les hommes coupent un sagoutier ainsi q’un palmier et en extraient le cœur dont tout le monde se régale. Les femmes réduisent l’intérieur du tronc en petits copeaux en martelant avec des marteaux en bambous fabriqués sur place. Ensuite, elles passent les copeaux à travers un filtre bricolé pour obtenir une pâte amidonnée très douce (je suis sûre qu’on pourrait en faire un produit cosmétique) mais sans beaucoup de goût.
Je me suis déchaussée pour passer dans l’eau et j’ai les pieds dans l’humus. J’espère qu’il n’y a pas de vers macaques. Nous repartons au camp par le même chemin, trempés et même plus puisque nous pataugeons littéralement dans l’eau !! Nos pompes pèsent une tonne mais il y a tellement de risques de s’écorcher que nous ne voulons pas marcher pieds nus (ceci dit, si nous restions plus longtemps dans cette forêt, je crois qu’on finirait par s’y mettre, on s’habitue à tout. Déjà, au début, on ne voulait pas se salir, puis maintenant, tout le monde s’en fout, alors le reste ça peut venir aussi…).
De retour au camp, nous préparons nos sacs pour le départ et nous déjeunons. Otis nous a préparé un super repas, as usual. Nicky va discuter avec les korowais pour les payer et nous nous retrouvons à 2h30 pour un petit marché dans la maison longue. A 2h30, Nicky est toujours en train de distribuer l’argent à tous les gens qui ont travaillé.
Ça discute beaucoup. Finalement, à 3h, nous nous dépêchons d’acheter quelques souvenirs : arcs, colliers, jupes, pipes, boucliers…et à 3h45, nous repartons par un chemin différent de l’aller, plus court pour rejoindre les pirogues plus haut. On ne marche que sur des troncs ou des branches, parfois les pieds dans l’eau. On s’arrête 2 minutes pour boire et on se fait bouffer par les moustiques. Je suis seule avec Soliman mon porteur et au bout d’une heure, je me demande si on ne s’est pas perdus. La lumière décline, les bruits de la forêt changent, bref, ça sent le crépuscule. J’arrive aux pirogues à 5h10. Il y a déjà Margotte et Virginie. Nous attendons les autres ¼ d’h encore. On embarque 3 par 3 dans les pirogues. Et là, quelle chance, nous admirons le paysage sur la rivière très calme, avec un magnifique coucher de soleil.
Nous arrivons à Yaniruma à la tombée de la nuit. Nous nous installons dans une case similaire à celle que nous avions en forêt. Evidemment, nous voulons nous laver. Nous avons tant sué. En fait, l’endroit pour se laver, c’est l’embarcadère. Il fait nuit déjà et mis à part Virginie qui va se baigner, nous n’en avons pas trop envie. Nous nous décidons pour une « toilette lingettes ». J’ai une épine dans le gros orteil que Marguerite m’ôte avec une aiguille. Nous payons les porteurs. Ils sont 17 pour les affaires communes et 6 pour nous. Nicky a du mal avec les korowais, à chaque fois, ils se partagent le travail donc il doit payer deux fois plus de porteurs que prévu (ceci dit, puisqu’il le sait, il devrait le prévoir dans son budget !).

Après le dîner, nous nous couchons sous la lune presque pleine, en regardant les étoiles. Comme il y a trop de moustiques et que je suis fatiguée, je rentre dans la case sous ma moustiquaire. Ça penche un peu.

Mercredi 19 mars : Yaniruma-Timika : Je dors à peu près bien jusqu’à 5h. Il pleut et ce jusqu’à 7h. Hier soir, Nicky m’a dit qu’un korowai non content d’avoir été choisi comme porteur avait mis le feu aux toilettes pour se venger. Donc, pipi dans les herbes. Nous discutons avec la famille de missionnaires coréens qui vit depuis plus d’un an à Yaniruma. Ils sont jeunes et ont 2 enfants. La femme nous dit que c’est dur pour elle car les korowais sont assez violents et belliqueux, mais, ils ont un boulot à faire : traduire la bible en korowai pour éduquer ces infidèles !!! et parallèlement, ils les soignent ce qui est plutôt bien pour les korowais. Nous leur donnons les médicaments qui nous restent. Nous allons sur la piste attendre le twin Otter de Trigana air.

Il arrive presque 2h après. Au départ, l’émotion nous envahit (sans trop savoir pourquoi) et nous sommes plusieurs à pleurer.

Petit aparté sur les Korowais : Ils ont été contactés pour la première fois en 1976. Un hélicoptère leur a laissé des présents sur la rive de la rivière et est parti. Après plusieurs manœuvres de ce type l’hélicoptère a déposé sur la berge des papous Lanis qui ont établis le premier contact. Quand les korowais ont vu le premier avion en 85 atterrir à Yaniruma, ils ont fait une fête, croyant que c’était l’oiseau qui annonçait la fin du monde.
Ils vivent en clan et le territoire est informellement divisé entre eux depuis la nuit des temps. Ce sont des chasseurs cueilleurs qui vivent au jour le jour et fabriquent leurs outils sur place. Ils transportent très peu de choses. Ils sont cannibales par peur des esprits malins. Ils n’enterrent pas leurs morts mais les laissent dans une maison haute et en construisent une nouvelle pour y habiter. Ils commencent à être christianisés. Ils sont monogames, exceptionnellement, polygames car ça coûte cher en dot (collier en dents de chiens, ou en dents de cochons). Ils souffrent de l’éléphantiasis et du paludisme. Leur principale nourriture est le sago, les larves à sago, les oiseaux et les jours de fête, le cochon.


Le voyage pour Timika se passe impec. L’arrivée au Sheraton est plutôt bluesy. Quelle différence ! La réadaptation est un peu dure pour nous toutes. D’ailleurs nous sommes silencieuses au repas.

A Timika, il y a 90% de non papous et 10% de kamoros, qui font les boulots les moins qualifiés bien sûr. Nous n’avons pas eu l’autorisation d’aller à la mine de Freeport. Ça n’est pas faute d’avoir essayé. Ça ne fait rien, demain nous irons voir un village kamoro.

Visite de la ville l’après midi, sans grand intérêt. Le soir, nous allons au resto chinois, et ensuite, nous buvons un cocktail au bar – retour doucement vers la civilisation…– puis, dodo dans nos lits bien moelleux.

Jeudi 20 mars : Timika-le port-Timika : Ce matin, petit déj copieux d’hotel puis départ vers le port où l’on doit voir des villages kamoros. Une bonne heure de route en plein soleil toutes fenêtres ouvertes car la clim est « rusak ». Sur la route nous voyons un habitat un peu éclectique, souvent pauvre, en bois.
Nous stoppons devant un village situé à côté d’un site pétrolier. Ce sont des maisons sur pilotis construites sommairement sur une zone marécageuse.
Nous discutons avec quelques habitants et en fait, ce sont des immigrés asmat.

Nicky ne connaît pas du tout le coin on dirait…Nous arrivons au port. Il y a beaucoup de pêcheurs. L’ambiance est assez surréaliste.

Retour à Timika, petit tour au marché où j’achète du bétel et des cassettes de musique papou. Nous allons ensuite dévaliser la boutique d’art papou en achetant des masques et autres souvenirs.
Le soir, on fête l’anniversaire d’Irène. Nous lui offrons le dîner et un collier en dents de cochons.

Vendredi 21 mars : Retour vers Jakarta

BIRMANIE NOEL 2005

VOYAGE EN BIRMANIE
9 JOURS EN BIRMANIE a Noel 05
DU 25 DECEMBRE 2005 AU 4 JANVIER 2006
2 adultes, 2 enfants

Circuit Yangon – Mandalay – Bagan - Inle

Vols Singapore airlines puis silk air pour Rangoon
Vol sur air Bagan pour Mandalay , Heho, retour yangoon

Agence : GULLIVER TRAVELS & TOURS.51 A1, Inyamyaing Road, Bahan Tsp.Yangon. MYANMAR.
Tel : 951 526100, 720151Fax: 951 526100Email: Gulliver@mptmail.net.mmWeb: www.gulliver-myanmar.com

Dimanche 25 décembre 05: Jakarta Rangoon : Départ de Jakarta à 10h35, sur Singapore Airlines puis départ de Singapour à 14h 50 sur Silk air pour une arrivée à Yangon à 16h30.
Le temps est gris. Nous sommes accueillis par un chauffeur de Gulliver, qui nous conduit en mini-bus à l’agence. Les voitures roulent à droite et ont aussi le volant à droite ! C’est la première fois qu’on voit ça. Chez Gulliver, on rencontre Franck, le neveu du patron qui nous remet les vouchers des divers hôtels et avec qui on discute des détails du programme.
Nous partons ensuite vers notre hotel, le Mya Yeik Nyo, tout près de l’agence. On y trouve une grande chambre sympa : les filles dormiront ensemble dans un lit 90 et nous prendrons le lit 140. Les 2 couchages sont séparés par une demi cloison en bois sculpté.
Nous partons diner à pied au restaurant le plus proche le Ginki Kids, ambiance resto Amigos de Kemang avec une terrasse. Les clients picolent des bouteilles de Whisky en mangeant. On est loin des rigueurs musulmanes de Jak !!! Nous nous couchons tôt car nous sommes un peu fatigués par le réveillon d’hier soir. Demain matin, départ à 9h.

Lundi 26 décembre 05: Rangoon : A 8h30, petit déj à l’hotel, très copieux et varié. Nous sommes prêts à 9h25 mais le chauffeur n’est pas encore là. Ca commence bien…Il arrive enfin et Alexandre l’engueule un peu. Nous partons découvrir la célèbre pagode Shwe dagon, au dôme tout recouvert de plaques d'or ("shwe" veut dire "or" en birman). Nous en faisons tout le tour, dans le sens des aiguilles d'une montre… Il y a des petits autels, un par jour de la semaine (8 dans la semaine bouddhique, le mercredi matin et le mercredi après midi sont 2 jours différents. Bouddha est né un mercredi matin).. Nous arrosons les bouddha qui correspondent à notre jour de naissance que le guide nous a indiqué en regardant sur son calendrier (Dimanche pour Alexandre, Mercredi matin pour Lune et Mardi pour moi, on n’a pas pu savoir pour Chérie car le calendrier se terminait en 1999 !!!). Nous collons des feuilles d'or sur les statues de Bouddha défraîchies et Chérie sonne les cloches pour prévenir de notre visite. On y flâne 3h et Alexandre prend beaucoup de photos. Nous avons pris un guide anglophone (pas terrible d’ailleurs).

Le chauffeur nous emmène au marché Boyogé (anciennement Scott market) où l’on achète quelques babioles ; on y rencontre Charles, un guide qui parle super bien le français et avec qui on passera le reste de la journée. Il nous amène déjeuner dans une cantine chinoise près du marché, dans la rue 21. On se restaure d’un repas birman (pas terrible mais à priori safe) à 4,5$ pour tous les 4 !

On a besoin de Khats, monnaie locale et on va en changer au black avec Charles. 1 dollar = 1115 khats. On se retrouve avec 600 billets de 500 Khats (prononcer « tchat »), les plus grosses coupures étant de 1000 khats. Bref, un sac plastique plein !!! Et là, on se rend compte qu’en fait, on n’avait pas compris qu’il y avait 1/2h de décalage avec Jakarta (on pensait qu’il était 3h alors qu’il était en fait 2h30). Du coup Alexandre est tout confus d’avoir enguirlandé le chauffeur hier et s’excuse platement. On a le temps d’aller au musée national et les filles nous attendent dans le van pendant 1h. Le seul intérêt du musée est le trône en or. Les salles sont grandes et remplies d’objets artisanaux mais c’est très mal agencé, très mal éclairé et il n’y a personne. En sortant on rentre à l’hôtel pour déposer les filles qui veulent se baigner et se reposer. On repart avec l’intention d’aller en banlieue visiter l’école tenue par Charles. On passe auparavant à l’agence chercher les billets des différents vols de notre séjour en Birmanie car demain, nous devons partir très tôt pour Mandalay. Finalement, nous n’aurons pas le temps d’accompagner Charles dans sa banlieue et nous optons pour une ballade dans le quartier chinois de Yangon. On voit de tout et notamment des rats dépecés prêts à être intégrés à un ragoût quelconque…Très appétissant !!! Nous retournons à l’hôtel vers 19h fourbus et partons en famille dîner dans un resto conseillé par Franck : Mr Guitar. On fait tout faux sur tous les plats qui sont soit trop pimentés, soit pas bons. Par contre l’addition est salée (enfin, tout est relatif…), 15$ pour une bouffe vraiment pas bonne. On a joué au « Trou du cul » avec Lune et on est rentré se coucher vers 20h30. Demain, debout à 4h30…

Mardi 27 décembre 05: Randoon-Mandalay : Dring !!! Le réveil sonne à 3h30…On s’est encore planté sur l’heure…On se lève finalement difficilement à 4h30. Petit déj en room service et on part pour l’aéroport. Quel bordel! Il y a plein de monde et l’aéroport est vraiment basique. On enregistre les bagages et on attend qu’on nous appelle en regardant les pubs locales à la télé. L'avion décolle à 6h30 comme prévu. Mais on arrive à Bagan car il y a trop de brouillard à Mandalay. Nous arrivons finalement à Mandalay à 11h.
Mandalay, c’est la campagne. La route de l’aéroport est pleine de charettes et autres bœufs. Les femmes sont toutes maquillées de tanakha (Il s'agit d'une poudre obtenue à partir d'une écorce et qui protège les visages du soleil) . Nous déjeunons de cacahuètes et de chips. Nous partons ensuite vers la pagode la plus sacrée de Birmanie: Mahamuni. La statue de Bouddha est joviale et couverte de croutes d'or qui y ont été apposées par des générations de pèlerins mâles (en effet, les femmes n’ont pas droit d’entrer dans le sanctuaire…Encore une religion qui fait la part belle aux hommes !!!). Le lieu est magnifique et plein de ferveur religieuse. Nous en profitons pour admirer les bronzes qui proviennent de Angkor Wat (ces statues ont été rapportées d’Arakan par Bodau Phaya). J’ai un petit faible pour un éléphant de toute beauté. On touche ces statues porte bonheur-guérisseur et un birman nous donne un collier de jasmin. Sur le site, on est un peu harcelé par des petits mendiants avec des petites chouettes en papier mâché. D’ailleurs, en repartant, on en a acheté 2 grosses. On a discuté avec un marchand sympa qui parlait un peu l’anglais.
Après route vers divers atelier d’artisans : bronzes, bois, peau de serpent, marionnettes, broderie et feuilles d’or (des lamelles d'or sont disposées entre des feuilles de bambous huilées, entassées puis enroulées de cuir. Des hommes tapent avec de gros marteaux de bois pendant un total de 6 heures pour amincir les feuilles! Les femmes vont ensuite séparer ces blocs, couper les feuilles d'or obtenues en carrés et les mettre entre des papiers rouges. Ces feuilles seront ensuite vendues dans les temples comme offrandes pour Bouddha). J’ai acheté une centaine de feuilles d’or pour appliquer sur mes futurs œuvres.

Nous arrivons au monastère d’or, Shwe Nandaw tout en bois de teck. Ce temple était autrefois dans l'enceinte du palais royal. Nous ne pouvons pas visiter le palais royal sur le bord de l'Irrawaddy: il abrite maintenant l'armée birmane –Tatmadaw-
Et ensuite, visite d’un site enchanteur, de toute beauté : la pagode Kuthodaw, la bibliothèque de pierre, le plus grand livre du monde. Elle est composée de 729 pavillons qui abritent chacun une stèle. Sur ces stèles est écrit l'ensemble du canon bouddhique.
Nous reprenons ensuite le van pour monter en haut de la colline à la pagode gardée par un grand serpent. Nous prenons un long escalator pour accéder au sommet. C'est effroyablement kitsch, recouvert de mosaïques en miroir. Le coucher de soleil est très beau.

Check in à l’hôtel Golden City, en ville, une chambre simple. Beaucoup de routards dans l’hôtel. Endroit assez sympa mais RAS. On dîne dans un resto chinois du routard le Kain Kyi, lumières blanches mais repas assez bon. On a rejoué au « Trou du cul ». Retour à l’hôtel et dodo à 20h30.

Mercredi 28décembre 05: Mandalay : Petit déj sympa à l’hôtel et départ à 9h pour MingUn (1h de route sans amortisseurs…). Superbe et colossal, ça nous a rappelé l’Egypte. Puis on a vu la cloche (2e plus lourde du monde : 90 tonnes). Au retour, nous avons déjeuné dans un resto chinois et Chérie a adoré les beignets de crevettes. On a acheté des bijoux en argent et un bouddha en jade.

Ensuite, route vers Ava (Inwa), ancienne capitale qui est maintenant en pleine cambrousse. Petit périple tape cul en charrette (ça a plu aux enfants), après le tape cul du van, c’était reposant !!! Nous allons en charrette jusqu'au monastère Bagaya, construit en 1834 sur d'énormes piliers de teck. Nous montons ensuite en haut de la tour de garde pour admirer le paysage, très vert. Les pagodes se reflètent dans l'eau des rizières, sous la lumière de fin d'après-midi. On aperçoit au loin le grand pont en fer construit par les Britanniques. Coucher de soleil sur le monastère de Inwa. Un petit birman est venu nous ramener nos tongs à la sortie. Ce site était étrange, il faisait penser à une cité perdue recouverte par la végétation. Après avoir retraversé le fleuve, j’ai acheté des colliers en graine de Chérie, puis nous sommes allés sur le pont U Bein qui fait plus d’1 km de long à travers le lac et qui est entièrement en teck. Alexandre a pris quelques photos mais c’était vraiment tard, du coup, on n’a pas vu grand-chose. Retour à l’hôtel, puis resto BBB, tout près. Plats européens pas bons. Même les filles ont boudés leurs pâtes en sauce tomate !!! Encore une partie de cartes. Chérie s’est endormie sur sa chaise. Retour à l’hôtel pour un dodo à 20h30. Demain, debout à 4h30.

Jeudi 29 décembre 05 : Mandalay-Bagan : Il fait frisquet, il faudra qu’on achète des vêtements chauds à Bagan. Nous arrivons sur le bateau à 5h15 (un peu tôt). C’est un ferry très basique et je pense déjà que 8h sur le fleuve Irrawady, ça va être un peu long et pénible. Surtout qu’on a oublié de prendre des provisions. Mais enfin, les filles se sont installées le plus confortablement possible et se sont endormies et nous, nous sommes au restaurant, sur le pont supérieur en train de déguster un nescafé. Il est à peine 7h20 quand nous nous arrêtons pour cause de mauvaise visibilité. Il y a des photos et des chants bouddhistes qui passent en boucle sur la video. Je viens de commencer le livre « Verre Cassé » de Alain Mabanckou et je rigole beaucoup. Finalement, nous avons mis 15h pour arriver à Bagan. Il est 20h30 qd on débarque. Ras le bol. Heureusement que les enfants ont trouvé des copains pour jouer. Au débarcadère, nous jouons les équilibristes avec les valises. On arrive finalement à l’hôtel Golden Express et on s’endort bien vite après avoir croqué quelques gâteaux achetés sur la route. Demain, rendez vous avec Titi, le chauffeur à 9h pour la visite des temples.

Vendredi 30 décembre 05 : Bagan : Ptit déj au soleil dans le jardin de l’hôtel. Puis visite de la ville. Le site est superbe, avec une profusion de pagodes construites entre le IX et le XIII ème siècles. Bagan est maintenant inscrit au patrimoine culturel de l'humanité et compte 2229 monuments! On visite tout d’abord la pagode Shwé Zigon, tout près de l’hôtel. C’est l’une des plus révérées de Bagan. Elle a un stupa de forme originale dorée. On y voit aussi des ventaux de portes en bois sculptés de musiciens en hauts reliefs. Dans une autre partie du temple, nous trouvons des génies titulaires, les 37 "nats", génies de la Birmanie prébouddhique. Ils sont très différents des statues de Bouddha, plutôt genre petites marionnettes. Tout à côté nous allons admirer les peintures murales de la grotte monastère de Kyan Zitta Umin. Puis, le site de Htilo Minlo, temple pyramide avec de très hautes voûtes. Déjeuner au Sunset Garden au bord du fleuve Irrawaddy .Très agréable.

Nous allons ensuite visiter le temple d’Ananda Phaya avec ses grands bouddhas recouverts d’un enduit. Il y a beaucoup de mendiants et de petits vendeurs harceleurs. On a acheté des bonbons au tamarin. A côté de la pagode, on rentre dans un monastère de brique qui recèle de superbes fresques du XVIIe et XVIIIe siècles sur la vie quotidienne. Là, nous avons été guidé par quelqu’un qui nous a bien expliqué les scènes des peintures et qui après a essayé de nous vendre les siennes. Nous nous sommes sentis obligés de regarder, mais vraiment, je n’aimais pas alors on n’a rien acheté.
Nous arrivons pour le coucher du soleil à la pagode blanche Shewsan Daw, aux escaliers très raides. Nous montons sur la 5e terrasse et, de là, le paysage est époustouflant : des centaines de stupas se détachent sur la plaine, magique …Alexandre a évidemment pris plein de photos en s’extasiant sur le paysage. Dîner au resto du Bagan Hotel, super cadre, avec des lanternes en forme de ballons et de bateaux. Très chic, mais repas décevant. Petit spectacle avec un éléphant en papier mâché et un joueur de saxophone. Ambiance nulle car avec Alexandre, on s’était engueulés juste avant d’aller dîner.

Samedi 31 décembre 05 : Bagan : Le matin, nous avons fait un petit tour au marché local, pour trouver des vêtements chauds pour le lac Inle. Nous visitons ensuite une fabrique d'objets en laque, nous y sommes restés au moins 1h et avons acheté de très jolies boites. Nous déjeunons au restaurant Puy Sone puis, Chérie et moi retournons à l’hôtel pour laisser Lune et Alexandre faire un peu de vélo. Rendez vous à 16h pour faire un tour de calèche et aller ré admirer le coucher du soleil sur la plaine. Dîner de réveillon au Nanda avec un spectacle de marionnettes qui a fasciné Chérie. Buffet sympa et chant avec écho genre variété birmane, pas génial par contre. On s’est couché à 22h environ, tout le monde était crevé (un peu tôt pour un réveillon de St Sylvestre…).

Dimanche 1er janvier 06 : Bagan-Heho-Lac Inle : Nous nous levons à 5h30 pour prendre l'avion pour Heho. C’est amusant, il est minuit en France, C’est l’heure des cotillons à Paris . Evidemment, on ne peut pas décoller à l’heure, donc on a un peu de retard, mais pire, il faut qu’on attende 1 heure ½ à Mandalay pour cause de brouillard sur Heho. Finalement, on arrivera à Heho vers midi. L’aéroport est très petit. Des dames vendent des fraises et des chips. Il fait chaud à midi alors qu’on pensait qu’on allait se cailler. Nous partons en minibus pour le lac Inle. Arrêt diarrhée pour Chérie à qui on donne du Panfurel. Le voyage jusqu’au lac dure 1h. Nous nous arrêtons dans un marché très sympa où nous voyons plein de gens d’ethnies différentes ; puis dans un monastère, juste avant l’arrivée au lac. Nous prenons un bateau pour aller jusqu’à l’hôtel Shwe In Ta, très bien, bungalows sur pilotis avec vue magnifique sur le coucher du soleil (que l’on verra ensuite). La chambre pour 3 est à 80$. Nous allons visiter la pagode Phaung Daw Oo toute proche de l’hôtel, avec les reliques recouvertes de feuilles d’or. Ensuite, nous partons voir les tisserands de soie et de tiges de lotus. Le village sur le lac est vraiment superbe avec ses maisons sur pilotis en bois. Nous avons acheté des longhis et des écharpes en soie, puis avant la fermeture, nous buvons du thé et retournons à l’hôtel pour admirer le crépuscule. C’est un panorama vraiment magique. Dîner à l’hôtel. On ne peut pas faire autrement, les bateaux ne circulant pas la nuit. Alexandre, juste avant de dîner, s’est fait masser les pieds. Je réserve pour le lendemain.

Lundi 2 janvier 2006 : Lac Inle : Tintamarre dès 6h. Les bateaux passent sans discontinuer pendant ½ h devant notre bungalow. Bonjour la grasse mat !!! Finalement, nous nous levons à 8h et allons petit déjeuner. Il y a des supers croissants. Départ pour le marché flottant. Nous avons acheté une valises de bibelots. J’ai une overdose, du coup, après, nous sommes allés chez un forgeron du lac et je n’y suis restée que 2 minutes. Puis, fabrique artisanale de cheerots. Les femmes super gentilles riaient avec Chérie. Elles se tiraient la langue tout en roulant les cigares. Sous une lumière magnifique, nous longeons les villages, les jardins flottants. C'est très beau.

Comme tout le monde, nous nous rendons au monastère Nga Phe Chaung, dit "des chats sauteurs". Les moines passent le temps en faisant sauter leurs chats à travers des cerceaux, les touristes adorent! Et nos enfants aussi !!
Après un déjeuner light, nous repartons pour In Dein et la pagode Shwe Inn Dein, perdue et en ruine, dans les montagnes. Magnifique panorama de centaines de stupas recouverts en partie par la végétation. Là nous rencontrons des paysans des montagnes habillés en noir avec des serviettes de couleur vive sur la tête. Nous redescendons par le chemin sous l’arche, emprunté par tous les touristes. Mais à cette heure là, nous sommes tous seuls. Retour à l’hôtel, massage de pieds très agréable. La masseuse m’a dis qu’elle avait appris à masser en Thaïlande. Nous faisons dîner les enfants plus tôt et nous les couchons pour aller dîner en amoureux. Il y a un petit spectacle plutôt bon enfant et, cette fois, nous ne choisissons pas trop mal nos plats.

Mardi 3 janvier 2006 : Lac Inle-Heho-Rangoon : Nous partons à 6h30 de l’hôtel. Il n’y a pas de brouillard mais nous avons quand même froid et sommes content d’arriver dans le minibus au bout d’1h. Nous reprenons la route vers Heho où nous prendrons l'avion. Encore 1h de voiture, on en profite pour se réchauffer et on attend notre vol pour Yangoon. Pour une fois, nous serons à l’heure, et, surprise, c’est un vol direct. On arrive à destination vers 10h30 et nous nous déshabillons vite fait car il fait très chaud. Nous retournons à l’hôtel Mya Yeik Nyo, dans la même chambre. Ca sent la fin du voyage. Nous déjeunons dans une gargote au bord du lac, de tohu et autres beignets bien gras. Puis nous partons visiter une fabrique de verre. Ensuite, les filles et moi rentrons à l’hôtel pour nous reposer tandis que Alexandre va réserver au Planteur pour ce soir et retourne au marché Bogyoke, faire encore quelques achats. Il en profite pour passer jeter un coup d’œil à l’hôtel Strand et voir le coucher du soleil sur Shwe Da gon. Nous allons dîner au Planteur, le meilleur restaurant français de Yangon. Le dîner est somptueux et le cadre superbe. Chérie n’a rien voulu manger, elle s’est endormie sur 2 sièges, comme dans un petit berceau. Trop mignon !! Nous avons pas mal discuté avec le patron, un suisse, sur la manière de faire du business en Birmanie, la corruption et la drogue, sur les moines qui sont d’après lui tous des suppôts du pouvoir (sauf ceux qui sont en prison), sur l’impact du régime sur les habitants. En fait, les expats vivent vraiment très confortablement alors que le salaire moyen mensuel des birmans est de 15$. La différence est encore plus importante qu’en Indonésie. Bref, on n’arrête pas le progrès. Ce dîner était délicieux mais il m’a laissé un goût amer. Une façon étrange de conclure un très beau voyage.


Mercredi 4 janvier 2006 : Rangoon-Jakarta: Pour notre dernière journée en Birmanie, nous prenons le petit-déjeuner à l’hôtel, nous sommes tous seuls. Il fait très beau…Nous repassons à l’agence pour un petit débriefing et avant d’aller à l’aéroport, nous demandons au chauffeur de nous montrer la rue où habite « la Dame » Aung song Su Yi.

Nous avons fait un superbe voyage, dans un pays très attachant, tant par le sourire et la gentillesse des Birmans que par les paysages, les pagodes, l'ambiance d'un pays presque entièrement bouddhiste.